Pour couper le long trajet Leymebamba - Lima, nous nous arrêtons à Cajamarca avant de quitter pour de bon les plateaux andins. La route est spectaculaire. Heureusement, car regarder le paysage qui défile nous occupe et nous empêche de penser à la route, sa largeur, ses tournants et ses précipices...

Les montagnes sont un peu bizarres ici, c'est en montant que tout redevient vert!
Cajamarca est parfaite pour faire une étape d'un jour, pas trop grande et agréable. Nous retrouvons ici l'opulence, les (grosses) voitures personnelles, des jardins bien taillés... Ville un peu à l'européenne, et pour cause, elle tire sa prospérité d'une énorme mine d'or exploitée depuis peu. Par contre dans les campagnes on ne rigole pas, car les paysans, eux, ne récoltent que les terres contaminées au mercure, arsenic, cyanure...

La ville est aussi chargée d'histoire, puisque c'est ici que les incas et les espagnols se sont rencontrés... L'histoire vaut la peine, en 2 mots: Atahualpa, le dernier inca était posté là avec son armée de plusieurs milliers d'hommes, après sa victoire sur son frère, issue de la guerre civile ayant ruiné l'empire. Les espagnols arrivent d'Equateur avec 160 hommes et décident de se présenter a Atahualpa et lui tendent un piège sur la place principale de la ville. D'abord un prêtre présente la bible à l'empereur en lui expliquant qu'il est un païen. Celui-ci, vexé de se faire inviter et de ne voir personne, la jette à terre. S'en est trop pour les espagnols qui surgissent sur la place, capture l'empereur et massacre joyeusement le millier de soldats présent. Les incas, une fois passé la stupeur de voir surgir des hommes montés sur des chevaux, animaux qui leur étaient inconnus, étaient impuissants, avec leurs frondes et massues, face à ces hommes en armures et en épées. Les espagnols le retiennent prisonnier et, grands princes, acceptent pour sa libération que l'on remplissent une salle 1x d'or et 2x d'argent. Les trésors inestimables des incas ont ainsi été fondus pour en récupéré la matière... Il fallut un an pour réunir la rançon car ce que les indiens apportaient le jour, les espagnols l'enlevait la nuit... Après tout ce temps, les tentatives d'évasions d'Atahualpa devenant sérieuses, les espagnols décidèrent de l'exécuter malgré le paiement de la rançon. Mais l'histoire nous rassure quand même sur l'humanité de ces envahisseurs: Atahualpa, ayant accepté le baptême in-extremis, pu avoir droit à la mort par le garot au lieu d'être brûlé vif. Ouf!
Aujourd'hui il ne reste quasi rien à Cajamarca témoignant de l'époque car les espagnols n'ont rien laissés de la ville inca.
Les gens restent pourtant souriants car pour eux, les incas étaient aussi des envahisseurs, et ce n'est pas de cette culture qu'ils sont fiers! ainsi le soir, dans les bars, on continue à chanter et à célébrer les merveilles de la chanson sud-américaine.

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