jeudi 17 juin 2010

Lima

Lima, enfin, que l'on a découvert en 2 temps. Tout d'abord un bref passage de 2 jours avant de prendre l'avion pour Iquitos. Dès le début, cette ville s'est fort différenciée des autres grandes villes où nous sommes passés: Santiago et La Paz. La nature est ici exclue, la ville se dresse au beau milieu du désert côtier, pour arriver, des heures sur une autoroute sur le bord de mer, dunes de sable sans la moindre touche de vert. Par sa taille aussi, Lima est réellement gigantesque, avec 8 millions d'habitants.
Lors de notre premier passage, nous nous sommes donc limités au centre. Premières constatations, se déplacer en ville peut être un vrai défi, ici ils ne trichent pas avec les bouchons. Les bus vont dans tous les sens mais on ne peut se fier à ce qu'il est écrit dessus pour savoir dans lequel... Un peu difficile mais heureusement, les gens s'empressent de te pousser dans le bon bus avec un grand sourire! Ensuite, le centre historique, contrairement à ce qu'on pourrait croire est un quartier pauvre pas très vivant. Les maisons sont sales, de magnifiques maisons coloniales abandonnées... Mais il paraît que c'est tellement mieux depuis quelques années! Une poussière grasse recouvre tout et, comme c'est l'hiver, la ville est constamment plongée dans un brouillard latent.
Passée cette première impression, le centre est très agréable, avec ses grands marchés, la place d'armes, les gens et la cuisine! La bouffe ici est vraiment incroyable, la star c'est le ceviche, poisson et fruits de mer marinés dans du citron servi avec des patates douces (camotes). La gastromonie péruvienne est la plus réputée d'Amérique du sud et ils ne l'ont pas volé.

Maison coloniale de la place d'armes

La place le soir

Lors de notre premier passage, le Pérou fêtait les mamans (dia de la madre). Ici, c'est pas de la blague, bien plus qu'une fête commerciale! Jour férié, défilés, marchés exceptionnels et gastronomiques,... Passant dans le centre, en tant que gringos on se fait inviter avec des grands éclats de rire à danser avec les mamitas... Moment bien drôle pour nous mais surtout pour les péruviens hilares! C'est vrai que Thomas n'a jamais très bien dansé.

Les costumes de ces mamitas

1 mois plus tard, 2e passage à Lima, dans Miraflores cette fois, un quartier plus au sud et plus riche que le centre. Comble de chance, on nous prête un appart pour la semaine! Vous n'imaginez pas ce que ça représente après 5 mois et demi de transhumance! Une vrai cuisine à nous, avec une vraie chambre,... Aller faire des courses, se préparer de bons repas, passer une soirée "belge"... Nous savourons un petit quotidien que nous avions quitté il y a un bon moment maintenant. Miraflores est en bord de mer mais la mer ici, c'est assez spécial. Des centaines de km d'une plage ininterrompue, bordée par l'autoroute la plus importante du pays et une petite falaise d'où la ville surplombe les vagues. A part le fait que l'on mange du poisson, on a pas du tout l'impression d'être à la mer. Il n'y a pas de port (ni de marina), pas de tradition marine, bref, on l'oublierait si ce n'est un petit vent iodé de temps en temps.

La vue de l'appart

Cette fois ci, nous passons la majorité de notre temps à Miraflores et Barranco, 2 quartiers plus vivant, pour la culture et la fête. Mais on prépare surtout notre départ, puisque l'avion nous attend ce soir! Nous avions débuté notre voyage à Santiago et le terminons à Lima, la boucle est bouclée. Mais quel long cheminement entre les 2...

Cajamarca

Pour couper le long trajet Leymebamba - Lima, nous nous arrêtons à Cajamarca avant de quitter pour de bon les plateaux andins. La route est spectaculaire. Heureusement, car regarder le paysage qui défile nous occupe et nous empêche de penser à la route, sa largeur, ses tournants et ses précipices...

Les montagnes sont un peu bizarres ici, c'est en montant que tout redevient vert!

Cajamarca est parfaite pour faire une étape d'un jour, pas trop grande et agréable. Nous retrouvons ici l'opulence, les (grosses) voitures personnelles, des jardins bien taillés... Ville un peu à l'européenne, et pour cause, elle tire sa prospérité d'une énorme mine d'or exploitée depuis peu. Par contre dans les campagnes on ne rigole pas, car les paysans, eux, ne récoltent que les terres contaminées au mercure, arsenic, cyanure...

La ville est aussi chargée d'histoire, puisque c'est ici que les incas et les espagnols se sont rencontrés... L'histoire vaut la peine, en 2 mots: Atahualpa, le dernier inca était posté là avec son armée de plusieurs milliers d'hommes, après sa victoire sur son frère, issue de la guerre civile ayant ruiné l'empire. Les espagnols arrivent d'Equateur avec 160 hommes et décident de se présenter a Atahualpa et lui tendent un piège sur la place principale de la ville. D'abord un prêtre présente la bible à l'empereur en lui expliquant qu'il est un païen. Celui-ci, vexé de se faire inviter et de ne voir personne, la jette à terre. S'en est trop pour les espagnols qui surgissent sur la place, capture l'empereur et massacre joyeusement le millier de soldats présent. Les incas, une fois passé la stupeur de voir surgir des hommes montés sur des chevaux, animaux qui leur étaient inconnus, étaient impuissants, avec leurs frondes et massues, face à ces hommes en armures et en épées. Les espagnols le retiennent prisonnier et, grands princes, acceptent pour sa libération que l'on remplissent une salle 1x d'or et 2x d'argent. Les trésors inestimables des incas ont ainsi été fondus pour en récupéré la matière... Il fallut un an pour réunir la rançon car ce que les indiens apportaient le jour, les espagnols l'enlevait la nuit... Après tout ce temps, les tentatives d'évasions d'Atahualpa devenant sérieuses, les espagnols décidèrent de l'exécuter malgré le paiement de la rançon. Mais l'histoire nous rassure quand même sur l'humanité de ces envahisseurs: Atahualpa, ayant accepté le baptême in-extremis, pu avoir droit à la mort par le garot au lieu d'être brûlé vif. Ouf!
Aujourd'hui il ne reste quasi rien à Cajamarca témoignant de l'époque car les espagnols n'ont rien laissés de la ville inca.

Les gens restent pourtant souriants car pour eux, les incas étaient aussi des envahisseurs, et ce n'est pas de cette culture qu'ils sont fiers! ainsi le soir, dans les bars, on continue à chanter et à célébrer les merveilles de la chanson sud-américaine.

Revash - Leymebamba

Apres Kuelap, nous avons pour projet de passer quelques jours plus au sud dans la vallée, dans le petit village de Leymebamba. Encore une fois, la mobilite est un peu obscure... On commence a avoir l'habitude. Mais pour une fois, l'information était bonne, le minibus passe a l'heure mais, fait unique en Amérique du Sud, on en empêche de monter car il est plein! Se préoccuperaient-ils de la sécurité? Heureusement, après Karajia et Kuelap, nous recroisons Guy et le couple de touriste belge qu'il encadre qui proposent de nous amener à leymebamba. En plus, grâce à eux, nous visitons Revash, site que l'on avait dû abandonner car trop dur à rejoindre de manière indépendante. Tout benef! On parasite encore un tour!
Le site est un ensemble de mausolées qui, similairement à Karajia, est niché dans la falaise dans les endroits les plus innaccessibles.

Le site est loin mais puisque Guy me prête son super téléobjectif à 8000€... C'est comme s'il était à côté!
La deuxième partie du site

Le tour organisé par Guy est d'un certain standing, ainsi il y a des chevaux pour si quelqu'un se tord la cheville. Et puisque Nat a justement mal au genoux en descente...

Leymebamba est bien agréable mais il n'y a pas grand chose à y faire, à part observer la vie sur la place et boire des emolientes, boissons chaudes et visqueuses à base de plantes macérées; vraiment bons!

Se voir servir un emoliente, ca fait déjà partie de la dégustation!

Le lendemain, visite du musée de Leymebamba, a quelques km du village. Le musée est communautaire, tout neuf, payé par les autrichiens et créer pour conserver les trésors découverts à la laguna de los condores. Il y a pas 10 ans que l'on à découvert dans la falaise bordant le lac le site funéraire le plus important du coin, plus de 200 momies (presque) parfaitement préservées du temps et des pilleurs.
Puisque nous sommes les seuls visiteurs ce matin là et que nous avons des gueules sympathiques, on laisse rentrer Thomas (Nat ne se sent pas d'approcher, "on voit très bien de loin") dans la salle où sont conservées les 200 momies.


Plutôt impressionnant, les momies sont restées tellement humaines...

Certaines momies, plus anciennes, sont des squelettes soigneusement emballées.

En plus de la collection incroyable, ce petit musée est tellement bien expliqué que c'est le plus beau qu'on ait vu du voyage.
Retour sur Leymebamba dans le fond de sa vallée

L'aprem est consacrée à une petite ballade dans les environs. Fait qui serait rester anodin si ce n'est que c'est la dernière avant le retour sur Lima et la Belgique...

Dernière vallée andine, profitez-en autant que nous en avons profité!

Et c'est un peu tristes que nous embarquons pour Cajamarca.

Kuelap

Kuelap, forteresse inaccessible... 4 manières de l'atteindre:
1) tour organisé. 25€, guide, temps minuté et foule
2) en bus. Départ 3h30 du mat
3) taxi. horaires souples, prix fixe: 40€
4) à pieds. 1200m d'ascension (puis de redescente).
Vous imaginez bien qu'on est parti à pieds, départ 6h30 pour 4h de montée avant la chaleur. Pas de regrets, le chemin est beau, puis on a un peu la sensation de "mériter" le site.
Le site nous apparait bientôt sur le sommet tronqué de la montagne. Une forteresse ovale entourée de murs de 6 à 20m de haut. C'est le site principal de la civilisation Chacha, construite aux alentours de 800DC et redécouverte à la fin du XIXme. Notons que quand on parle de redécouverte d'une ville perdue (Kuélap, Choquequirao, Macchu Pichu), ce sont des redéouvertes pour nous, les gens là-bas l'ayant toujours connue voir habitée...

On ne peut rentrer dans la forteresse que par 3 portes longues et étroites, brèches dans la muraille, se resserant à la fin, obligeant les assaillants à rentrer en file indienne.

L'entrée principale vue de l'extérieur....


...Et de l'intérieur

La ville, posée sur les murailles, est perdue dans la forêt nuageuse. Comprenez arbres tordus et recouverts de fleurs, donnant aux ruines un air un peu féérique.

Il ne reste plus grand choses des maisons alors présentes, que leurs fondations, décorées de frises en formes d'yeux ou de vagues.


La vue depuis les remparts, dominant toute la (riche) région.

Dans la partie la plus dégagée du site, un archéologue canadien aidé par des paysans du coin descendant des Chacha, a reconstruit une maison de l'époque. Bien utile pour imaginer la ville.

Nous y recroisons Alicia avec qui nous avions visité Macro et aussi Guy, un autre guide, grand métisse rigolard d'origine belge, que nous avions rencontré a Karajia. Ainsi, vous pouvez profiter de la photo de nous devant le temple de la ville, imposante construction en cône inversé.

Mais pour vous gâter, on en a quand même fait une avec retardateur, a l'ancienne!

Assumant nos choix jusqu'au bout, nous redescendons a pieds alors qu'on nous proposait un taxi! Ce n'est pas du masochisme, c'est le chemin qui était beau.

dimanche 13 juin 2010

Chachapoyas - Karajia

Pour notre dernière destination avant Lima (comme la vie est cruelle!), nous choisissons Chachapoyas (ou Chacha), sur les hauts plateaux coincés entre les Andes et l'Amazonie, terre du peuple éponyme ou "peuple des nuages". Les Chacha sont un peuple pré-inca très particulier et encore très mystérieux dont les vestiges ponctuent les alentours de Chacha. Ils sont encore très peu étudiés, malgré l'incroyable richesse archéologique de la zone. Il faut savoir qu'au Pérou archéologie et tourisme sont étrangement liés et, tout ce qui n'est pas Inca fait un peu tache. Du coup, ici, bien que le lieu soit l'un des plus riches du Pérou archéologiquement, pas l'ombre d'un israëlien ou américain!
Petit détour par le marché obligatoire, pour la bouffe, mais surtout pour les jus de fruits!

La ville en elle-même est mignonne, avec ses maisons coloniales aux toits de tuiles et balcons en bois mais c'est aux alentours que ca se passe. On s'y sent directement bien, la région est connues pour son hospitalité et, de fait, on a jamais été aussi bien accueillis qu'ici. Vu le peu de temps qu'il nous reste, nous planifions, sélectionnons et organisons notre semaine. Première embûche: la mobilité ici... Pas de ligne de bus vraiment organisées, mais des taxis et des micros qui partent quand ils sont pleins ET quand ils sont sûrs qu'ils pourront se remplir à nouveau au retour. Résultat: les horaires sont loufoques, genre départ a 3h30 du matin, pas de retour possible l'aprem, certains endroits sont quasi impossibles de rejoindre à moins de louer tout un taxi. Petit détail amusant, pour corser un peu tout ca, l'information est impossible à obtenir, obligés de demander systématiquement à tout le monde, les réponses reçues sont très différentes et souvent complètement opposées... Parfois on a un peu l'impression de voyager dans un livre de Kafka. Bref, seules solutions, la patience et la marche!
Premier site, les sarcophages de Karajia, au milieu d'une falaise, observant le village et la rivière de l'autre côté de la vallée. Chacune des statues renferme une momie et ses richesses, ou du moins ce qu'en ont laissé le temps et les pilleurs.

L'endroit est magnifique, même si le site est un peu loin et complètement inaccessible, sauf pour les Chachas, mais ont ne sait pas encore comment!

Petit mélange de cimetière et d'île de pâques. Le sentier en contre-bas de la falaise est jonché d'os humains tombés des sarcophages détruits.

Lors du retour, nous nous rendons compte au village qu'il est impossible de rentrer sur Chacha, sauf à pied vers le village suivant ou, peut-être, il y aurait moyen de prendre un taxi. Nous marchons mais le mystère reste entier. En chemin, nous croisons un tour organisé revenant de Karajia qui nous propose de nous embarquer. Nous voilà donc dans un tour organisé, avec des touristes, une voiture privée, un guide et tout et tout... Première fois du voyage... Pas facile a assumer mais on se trouve pleins de raisons, la mobilité, le groupe est petit, le guide est sympa, puis on nous a proposé, merde! En plus, on a la chance d'aller à une grotte avant de rentrer a Chacha... Et quelle grotte! Ca vaut pas celles de Han, à la seule différence que c'était un lieu cérémoniel important, ainsi on y retrouve pleins de crânes, surtout d'adolescents. Atmosphère un peu mystique.

Le lendemain, nous essayons de partir pour Tingo, petit village en contre-bas de la forteresse de Kuélap (patience, prochaine étape). Mais les plans sont en constante évolution, surtout ici, à cause de la mobilité et des gens si accueillants. Dans le taxi, nous rencontrons Alicia, guide, qui nous propose de l'accompagner au site de Macro, bien peu connu. L'aprem est agréable, le site est joli et nous avons droit à toutes les explications possible sur cette civilisation. Alicia est d'autant plus sympathique qu'elle est bien contente de ne pas faire son repérage toute seule.

Faute de pont, un passeur souriant

Apercu du site, maisons à flanc de falaise

Post-poser la visite de Kuélap nous permet d'assister au Raymillacta, la grande fête annuelle de Chacha où les ethnies voisines défilent dans la ville. L'occasion de montrer leurs habits, danses et gastronomie.
L'amazonie et les Chipibos ne sont pas très loins

Le défilé est un peu long mais l'atmosphère de la ville en fête est agréable (quoique fort différent).

Le soir nous quittons enfin Chacha après 3 faux départs, bien décidés à s'attaquer à la forteresse de Kuélap le lendemain, 1200m au dessus de nous.

Moyobamba

Apres un bref passage par Yurimaguas, celebre plaque tournante de tout types de trafics provenant de la jungle... Bois mais surtout animaux, le troisieme plus grand trafic mondial, juste derriere la drogue et les armes, d'après un volontaire français rencontré en fin de traversée. Bref passage car la ville est oppressante, qu'il n'y a rien à y faire à part trafiquer, bien sûr et que notre pauvre chambre d'hôtel ressemble à s'y méprendre à une cellule. Nous partons donc vers Moyobamba, petite ville agréable, entre la selva et les hauts plateaux, ville "très" touristique de péruviens uniquement. Le climat est agréable, les moustiques ont disparu et la flore est en fête: la région renferme la plus grande diversité d'orchidées du Pérou!
On visite intensivement les jardins, s'extasiant devant les fleurs... Nathalie s'embête un peu, il n'y a pas de cailloux aussi beaux. Petit aperçu:


Il n'y a pas que les fleurs, quelques aras aussi. En provenance de Yurimaguas?

Le jardin (plus qu'agréable) servant de "bibliothèque" d'orchidées.

Mais la région ne se limite pas aux fleurs, il y a bien-sûr des bains thermaux, très prisés des péruviens. Et pour cause, on était les seuls gringos. Il y a également du café! Du vrai, du bon, planté, récolté, séché, toasté, moulu ici... Après des mois de Nescafé, c'est comme de l'or! Et du Chocolat aussi! mais là, c'est juste pour cuisiner parce que sans sucre c'est immangeable.

Comme en Argentine, ici beaucoup de monde fait un peu d'artisanat. Etrange, car aucun touriste pour l'acheter! Ainsi, le gars à qui on achète les billets de bus s'empresse de nous montrer son travail. On résout le mystère: les vendant sur la route, ca lui permet de payer ses vacances. Bon enseignement pour nous... On a encore du boulot!

dimanche 30 mai 2010

Iquitos - Yurimaguas

On a oublie de vous dire... Avant de partir d'Iquitos nous avons eu une journee de vraie tourisme. Tout d'abord un centre d'accueil et de reinsertion de manati, ces charmants lamantins de l'amazone. Qui sont evidemment chasser pour la bouffe et que les autochtones les pensent feroces, avec leur 2 de tension et sans dents...

Ceux-ci, ages de 2 ans adorent les touristes, les bananes et les caresses sur leur peau toute douce. Le centre est finance par un aquarium de Dallas et le projet se borne a les recueillir, les nourrir et les relacher. La sensibilisation manque, la pollution de rio continue et, puisque c'est le seul projet existant pour preserver la centaine de ces bestioles au Perou, leur avenir est loin d'etre assure...
Ensuite, visite d'un zoo local... Jaguars obeses, Pumas dans des cages minuscules au regard haineux, jaguarondi nevrose... Il parait que le zoo s'est beaucoup ameliore mais on s'en serait bien passer tout de meme.

Depart pour Yurimaguas, 2 jours et 3 nuits de navigation. Pas de cabine, il suffit de tendre son hamac sur le pont et de regarder defiler la jungle.

Le port a Iquitos, beau bordel de boue, de caisses, de camions, de dockers et de marchands.

En chemins, de nombreux arrets dans ces villages ou le fleuve est l'unique voie de communication (voir dans des villes assez importantes comme, ici, Nauta)

Et les villages plus modestes

Sur le bateau, on rencontre de tout, dont un israelien voyageant seul, semblant bien sympathique. Nous nous empressons donc de lier la discussion afin de briser nos a priori sur ce peuple... Ca c'est revele desastreux une fois encore, c'etait le personnage le plus bete dans ses propos, le plus insuportable dans son discours et ses opinions. Bref, au bout d'un moment Thomas a du s'eloigner car il pensait serieusement lui balancer son poing sur la gueule... morceaux choisis: "Evo Morales est un fasciste, il ne vaut pas vendre ses ressources naturelles a des multinationales" ou "les africains n'ont qu'a changer, on ne va pas arreter la marche du monde pour eux" ou encore, notre preferee: "La culture ici, c'est quand meme pas comme chez nous, ils ne sont pas capables" voila le discours apres des mois de voyages! Un debit de conneries dites avec une telle assurance! un reculeur d'humanite en puissance. Pour les israeliens, on a beau essayer, mais la il reste 3 semaines, on sait pas si on pourra en renconter un ou l'on dira que c'est quelqu'un de bien.

Pas grands chose a faire, lire, coudre, parler avec les autres passagers et profiter de ce qui nous a beaucoup manque ces derniers temps, un horizon degage, le ciel ouvert a perte de vue. Autant dans la selva, tout est vertical, ici le paysage se limite a des lignes etirees a l'horizon.

Ce qui nous permet de profiter d'aubes magnifiques

Et de la foret qui se reveille