lundi 29 mars 2010

Uyuni

De retour a Uyuni, bien décidé à voir le salar de façon alternative. Les agences touristiques ici sont des usines à manger les touristes, passage obligé pour le salar. Quasi obligé en réalité. L'alternative semble exister encore. Il y a un bus local reliant Uyuni à Llica, petit village de l'autre côté du salar. L’idee est de passer la nuit, sur une de ces iles perdues dans le salar, de profiter du coucher et du lever de soleil, de la grandeur, du calme et de la magie du salar.

Petit faux-depart, Nathalie est bien malade, j’en profite pour voir le cimetière de train, a quelques kilometres de la ville.



Et c’est très fiers que le lendemain, l’estomac de Nathalie de nouveau a l’endroit, nous arrivons sur l’ile Incahuasi, principale destination du salar. C’est avec délectation et detachement que nous y observons les 30 4x4 et 200 touristes du meilleur cru dans leur activité principale : la photo de perspective. Le jeu consiste a tenir son meilleur ami, devenu minuscule, dans sa main, a boire une cannette de bière géante, a déféquer son pote, bref, des souvenirs inoubliables ! 

Une variante est d'ecrire en corps. N'essayez pas de dechiffrer, c'est de l'hebreux. 

Ca avait l'air tellement drole, on s'est laisse tenter!

Apres avoir bien rit, notre premiere déconvenue : il est absolument interdit de camper sur l’ile ! Heureusement pour nous, perdus sur une mer de sel, nous n’avons pas le choix !  L’ile elle-meme est magique, a qui sait y regarder : ancien récif corallien recouvert de cactus millénaires.

Les coraux sur des roches volcaniques

Les cactus

Le salar semble se dévoiler quand les bruyants israéliens et leur Robbie William nous quittent. Le salar nous appartient a nous seuls, et chance, le soleil se couche.

l'ile dans le soleil couchant

Nathalie dans le soleil couchant

Coucher de soleil grandiose...

Le lendemain matin, apres avoir profite du lever de soleil, nous partons a la conquête du salar : nous marchons tout droit pendant 1h30 avant de faire demi tour. Ca paraît con, mais c’est très impressionant, on perd toute notion de distance, seul le temps compte. Rien ne change, meme pas le sol ou que l’on marche les yeux ouverts ou fermes, que l’on dorme ou que l’on soit eveille. Le blanc nous rappelle la montagne, le vide, lCouleur du textea mer, bref, on pourrait se croire sur la banquise.

De retour au rivage, nous attendons notre « vaisseau », le bus Llica-Uyuni. Apres avoir bien attendu, notre deuxième déconvenue : greve a Llica, le bus ne passera pas ! Malheureusement pour nous, perdus sur une mer de sel, nous n’avons pas le choix ! Deuxieme nuit sur l’ile. Heureusement il nous restait un peu de riz. Et les gens de l’ile, apres nous avoir engueules se sont avérer être très accueillants.

Le lendemain, rebelote, le bus est coince, mais un 4x4 prive passe par la et nous ramene sur la terre ferme. « Pero suerte vale plata ! » nous dit le chauffeur avec un grand sourire, quand il ne siffle pas les occidentales…


Epilogue:

Apres un bref passage a La Paz, notre derniere soiree (avant l'Europe) avec Iris et Mael, direction Acochalla, petite bourgade a cote de LaPaz pour donner un coup de main dans une fromagerie. Acochalla le dimanche ressemble a un melange de Kusturica et des bords de la Marne de Cartier-Bresson. Tres  agreable! Petit tour en Pedalo  sur le lac, pas de chance pour vous, pas d'appareil photo! Pour le moment nous nous rendons plutot utile a l'optimisation de toilettes seche dans un college... Glamour...

Tupiza - Potosi

Nouvelles du front... 

Petite excursion d'une semaine a partir de LaPaz. Direction Tupiza, Potosi, Uyuni et son salar.

Tupiza:

Petite ville a l'extrémite sud de la Bolivie, proche de l'Argentine et au milieu du désert. C'est aussi une destination de choix pour entamer un tour dans le salar et sa région (los Lipez, ses volcans et ses lagunes) en évitant les foules d'Uyuni. Apres une traversée en bus de nuit des plus agréable (les standards de confort boliviens ne sont pas ceux du Chili et encore moins de l'Argentine!) nous arrivons a Tupiza, magnifique oasis géologique. Après avoir un peu humé l'ambiance des agences de tourisme et des tours organisés, vu l'impossibilité d'alternatives au tour classique, nous en repartons... Ce tour consiste en 4 jours de 4x4 dans des paysages grandioses mais, l'ombre au tableau est que les dits 4x4 se suivent en trains d'une dizaine, s'arrêtent tous au même endroit au même moment... Et difficile d'apprécier cette nature entouré de 20 américains et 40 israéliens gueulant en faisant des concours de photos débiles. Ca peut vous paraître un peu extrême, mais vous allez voir.

Nous décidons donc de faire l’impasse sur ces paysages, pour en voir d'autres. En partant, ce genre de spectacle nous a rassure dans notre choix!

Tribu d'israeliens sur le depart, accrochant fierement leur drapeau sur le 4x4...

Potosi:

Après une brève étape à Uyuni, nous continuons jusqu'à Potosi, petit aperçu des paysages traversés:  

Potosi est une ville minière au passé prestigieux, elle a été la plus grande ville d'Amérique du sud au temps de la colonie (XVIme et XVIIme pour les ignares), l'égale de Paris... Toute sa richesse tient en une malheureuse montagne, le cerro rico, débordant littéralement d'argent et d'autres métaux(zinc, cuivre, etain et bronze selon les boliviens!). La montagne ressemble a un gruyère et à une machine de mort. Après 3 siècles d'exploitation par les espagnols, 8.000.000 d'africains et d'indigènes y sont morts... Mais grâce a la richesse extraite, la ville est pleine de bâtiments coloniaux et on a pu y construire 80 églises! Ils sont morts, mais au paradis, ouf!
Maintenant, la mine est nationalisée, les mineurs sont organisés en coopératives, ce sont leurs propres patrons, ils s'exploitent tout seuls : les conditions de travail sont pires que germinal... Pas ou peu d'assurance santé, pas de pension, travail a la force des bras pendant 10-12h par jours (même le dimanche) et pneumonie après 15 ans de travail (a l'intérieur, la poussière, c'est de l'amiante) mais ils gagnent bien leur vie. 
Et on peut la visiter!
La visite commence par le raffinage du minerai. Cyanure, fluor, arsenic, tout se manipule à mains nues, rien ne se purifie par après, pas sûr que le travail est plus sain que dans la mine.

  Bain de fluor, a cote de celui de cyanure

Le Cerro Ricco, surplombant la ville

La suite, c'est dans la mine, 1h30 de marche courbée, rampante et escaladante dans un labyrinthe de galeries sur 3 niveaux. Nous avons rencontré des mineurs, accueillants et fiers de leur travail. Ils nous expliquent leur quotidien, nous montrent leur trou. La rencontre est sincère, c'est un réel échange, ils sont aussi curieux que nous, heureux de la distraction dans leur sombre journée. 

Nos mineurs machant leur coca

Quelques photos de Potosi:



lundi 15 mars 2010

Tiwanaku

On ne vous avait pas tout dit sur LaPaz... Petite excursion a Tiwanaku. site archeologique d'une civilisation pre-inca (laquelle? me souviens plus...) Site aujourd'hui central pour les Aymaras qui y viennent en grands nombre y feter les equinoxes, les sacres de Evo Morales, y faire des offrandes (la plus prisee est un foetus de lama seche entoure de petites sucreries et de feuilles de coca, apportaant fortune et bonheur, du meilleur gout...) pour la Pachamama (la terre mere). Visite hyper-interessante, on ne peut pas vous l'expliquer malheureusement, il vous faudra y venir (Facile, du cimetiere au nord de LaPaz, prendre un micro et essayer de ne pas trop se faire rouler, pas toujours facile... Maintenant on sait engueuler les gens en espagnol!)
La fameuse porte du soleil, qui est en fait un calendrier solaire, similaire au notre. Placee vers l'est, elle permettait, au soleil levant, de connaitre les equinoxes et solstices , qui etaient reperes grace a une croix andine geante... Tres simple... On sait quand planter, quand recolter et quand se saouler!
Le totem principal du site, deplacee dans un musee neuf deja en reparation pour efondrement... Pire que le palais de justice! Tres impressionant. De la ou vous etes, vous ne pouvez pas voir toutes les gravures dont il est recouvert, condors, pumas et grenouilles, et on s'en excuse...

Une partie du temple pleine de tetes sculptees dont on ne connait pas bien la signification... Elles sont toutes de style different, ce qui laisserait a penser q'elles representent les differents peuples de cette civilisation... un peu foireux, non?

el choro

Nous decidons de partir pour un trek dans les Yungas, via le El Choro, un ancien chemin Inca. Depart a 4800, a quelques km de LaPaz.
Pas facile de quitter LaPaz... Toutd'abord, la ville etant dans un gouffre, partout ou on regarde on ne voit que la ville, sensation de paisible enfermement. Ensuite, apres quelques pas sur le chemin, demi-tour obligatoire et retour a LaPaz, puisque j'ai evidemment oublie la baterie de l'appareil entrain de charger (voir de surcharger...).
De retour au depart, puisqu'il est tard et que les gardes-parcs sont sympathiques nous passons la nuit dans leur centre, bien decides a attaquer le chemin a la premiere heure...
Le debut, dans L'altiplano est assez eprouvant. Le chemin est facile mais le col est a 5000!
Nous y jouons au jeux du speculloos: Manger nos 2 malheureux speculloos dans les endroits les plus extremes que nous traversons. Apres le specullos le plus au sud (au bord du lac General Carrera, Patagonie, desole s'il manque la photo) , le specullos le pus haut, a 5000... Le plus au sud sera peut-etre facile a battre, mais pour l'autre, bonne chance!

Pour nous le jeux est termine, Merci Vero pour les 2 seuls paquets donner juste avant l'avion. On a fait voyager un bout de belgique...

Puisque vous voulez des photos de nous, on a fait un effort!

Le chemin descend dans la valle jusqu'a Chairo, 1300m. En seulement 70km! On passe par pleins de Paysage, traverse pusieurs ecosystemes, de la haute altitude, on passer par des alpages et bofedales, pour ensuite doucement retrouver une vegetation plus dense, des arbustes devenant arbres, de la foret nuageuse a la foret humide. Bref, de l'altiplano a la jungle en 3 jours!
Le chemin passe par pleins de cascades et de sources, pas toujours facile a traverser (saison humide oblige). Le tout au milieu d'une nature magnifique , "comme dans le marsupilami" dit Nathalie. Entoure de papillons et d'arbres recouvert de plantes (fougeres, orchidees, bromeliacees, Thilandsia,...), bananiers et fougeres arborescentes,... Mieux qu'un jardin!


Les cascades, bien paratique pour se laver les cheveux!

Petit echantillon des papillons et orchidees.

Petit bemol, le chemin est glissant les deniveles importants (dans les 2 sens!), et nos sacs pas tres adaptes au trekking, 5 mois sur le dos, ca se sent! On alonge d'une journee. On peut mieux profiter, s'arreter dans d'autres endroits magnifiques.


Le matin sur la vallee

Arrive a Chairo, ou plutot retour a la civilisation et a la route. Ici, les enormes scarabees remplacent les micro-machines.

vendredi 5 mars 2010

La Paz

Apres l'Altiplano, nous "plongeons" litteralement dans La Paz. La plaine s'ouvre brusquement et laisse place a un goufre recouvert par la ville... Tres impressionant!
Nous arrivons en pleine saison des pluies, c'est a dire une ou deux bonne drache par jour, sinon du soleil.
La Paz, dans son ecrin de montagnes, se bat contre les nuages.

Dur d'arriver au mirador! Pentes raides et 3500 m d'altitude.

Venant du Chili tres occidental, passer en Bolivie est un vrai choc. Majorite de la population indigene, gros taux de pauvrete, la vie est tres differente. Il nous faut quelques jours pour atterir ici en douceur, s'acclimater aux gens... Des petits airs d'Afrique pour moi et d'Anatolie pour Nat, chacun ses references! Les prix sont ici les memes qu'en Europe, a la petite nuance pres que 1 euro = 10 bolivianos...

Le quartier touristique n'etant pas tres grand, nous y croison par hasard nos p'tits amis francais que l'on avait laisses a Santiago. Mais aussi mes p'tits amis belges de la CTB, Flavien et Clementine (ainsi que leurs amis).

Mael et Iris avancent dans leur projet de creation d'une compagnie de marionnettes, la compagnie "L'astuce et la bricole (et les demis-portions)".

Camille, Mael et Scott le marin ecossais


Camille et son berger, Iris et la valise de la compagnie

La grand-mere d'Iris, une belle reussite!

Le Chili...

Nous quittons donc le Chili, apres 1 mois et demi. Mais qu'est-ce qu'on en a retenu? Pays dont nous avons pu voir les extremes, de la Patagonie a l'Atacama et a l'altiplano. Dans les populations egalement, des patagons, Mapuche, aux Aymaras en passant par les citadins de Santiago. En ajoutant de belles rencontres le long du chemin... Mais on n'en sort pas indemnes, Nat reste fidele a elle-meme, en plus decontractee, en se laissant plus porter par le voyage. Quant a moi, ben, je porte la barbe, un beret en Alpaga et je passe mon temps a tricoter et a faire du crochet...
Plus qu'un chapitre dans un cours, nous avons pu vivre el-niño... Si vous partez en Amerique du sud, renseignez-vous avant... Hiver en avance de 2 mois en Patagonie, avec les premieres gelees et les cultures foutues. Saison des pluies en retard dans le nord et en Bolivie... Senses arrives juste bien en Altiplano, pour la fin des pluies, on s'y retrouve en plein, pluies, froid, orages, horizon bouche... Et surtout nature dessechees, lacs asseches...
Nous passons la frontiere bolivienne le jour du tremblement de terre, soulages et le coeur gros...

On vous promet une photo...

Altiplano

Apres les brulures de l'Atacama, nous plongeons dans la fraicheur des haut plateaux andins. L'acclimatation au 4500m est difficile, malgre une nuit a Putre (3500), petit village de la pre-cordillera. Heureusement la nature nous aide, coca a macher ou en the, le meilleur (l'unique en realite) remede. Tres impressionant de deboucher d'une route sinuante de haute montagne sur de grandes plaines dominees par les volcans dont le Parinacota et le Sajama. Quelques familles vivent ici de l'elevage (lamas, alpagas, moutons) car on ne sait rien y faire pousser... Une terre "tres triste" me repond un berger quand je lui dit que l'endroit est magnifique...

Oh! un alpaga dans un Bofedale, sorte de marais servant de pature

l'endroit ou l'on pose la tente, a la sortie du village Parinacota

Nathalie est malade. la Puña (mal de l'altitude; perte d'appetit, mal de tete, nausees). Pas moi! arme de coca, je pars en ballade. Photo de mon endroit de pic nic, au loin le Parinacota dans les nuages.
Sur le chemin, toujours face au Parinacota. Cone parfait couvert de neige.

Dans l'eglise de Parinacota, ou les murs sont couverts de fresques ou les romains ressemblent etrangement a des conquistadors...


Ca y est, nous quittons le Chili pour la Bolivie. Dernier stop (on arrete un bus vers La Paz) avant un bon moment. Mais un des plus beau!

D'ou l'on vient...

Ou l'on va...