dimanche 30 mai 2010

Iquitos - Yurimaguas

On a oublie de vous dire... Avant de partir d'Iquitos nous avons eu une journee de vraie tourisme. Tout d'abord un centre d'accueil et de reinsertion de manati, ces charmants lamantins de l'amazone. Qui sont evidemment chasser pour la bouffe et que les autochtones les pensent feroces, avec leur 2 de tension et sans dents...

Ceux-ci, ages de 2 ans adorent les touristes, les bananes et les caresses sur leur peau toute douce. Le centre est finance par un aquarium de Dallas et le projet se borne a les recueillir, les nourrir et les relacher. La sensibilisation manque, la pollution de rio continue et, puisque c'est le seul projet existant pour preserver la centaine de ces bestioles au Perou, leur avenir est loin d'etre assure...
Ensuite, visite d'un zoo local... Jaguars obeses, Pumas dans des cages minuscules au regard haineux, jaguarondi nevrose... Il parait que le zoo s'est beaucoup ameliore mais on s'en serait bien passer tout de meme.

Depart pour Yurimaguas, 2 jours et 3 nuits de navigation. Pas de cabine, il suffit de tendre son hamac sur le pont et de regarder defiler la jungle.

Le port a Iquitos, beau bordel de boue, de caisses, de camions, de dockers et de marchands.

En chemins, de nombreux arrets dans ces villages ou le fleuve est l'unique voie de communication (voir dans des villes assez importantes comme, ici, Nauta)

Et les villages plus modestes

Sur le bateau, on rencontre de tout, dont un israelien voyageant seul, semblant bien sympathique. Nous nous empressons donc de lier la discussion afin de briser nos a priori sur ce peuple... Ca c'est revele desastreux une fois encore, c'etait le personnage le plus bete dans ses propos, le plus insuportable dans son discours et ses opinions. Bref, au bout d'un moment Thomas a du s'eloigner car il pensait serieusement lui balancer son poing sur la gueule... morceaux choisis: "Evo Morales est un fasciste, il ne vaut pas vendre ses ressources naturelles a des multinationales" ou "les africains n'ont qu'a changer, on ne va pas arreter la marche du monde pour eux" ou encore, notre preferee: "La culture ici, c'est quand meme pas comme chez nous, ils ne sont pas capables" voila le discours apres des mois de voyages! Un debit de conneries dites avec une telle assurance! un reculeur d'humanite en puissance. Pour les israeliens, on a beau essayer, mais la il reste 3 semaines, on sait pas si on pourra en renconter un ou l'on dira que c'est quelqu'un de bien.

Pas grands chose a faire, lire, coudre, parler avec les autres passagers et profiter de ce qui nous a beaucoup manque ces derniers temps, un horizon degage, le ciel ouvert a perte de vue. Autant dans la selva, tout est vertical, ici le paysage se limite a des lignes etirees a l'horizon.

Ce qui nous permet de profiter d'aubes magnifiques

Et de la foret qui se reveille

Santa Fe

La communaute... Comment vous expliquer? Partis pour un wwoofing, nous arrivons a Santa Fe apres une bonne demi heure de marche dans la jungle.

Si ce n'est les sacs et le temps si lourds, la marche est magnifique. Premiers contacts avec la selva.

En arrivant, nous croisons des francais et, surprise, un belge, Nicolas, dont la tete nous disait quelque chose... Et pour cause, biologiste de l'ULB de notre annee! un peu bizarre mais bien agreable de se croiser au milieu de la selva!
Tout doucement, on s'introduit dans la communaute, qui est avant tout une communaute rainbow, continuite d'un mouvement hippie. Ici on est tous freres, fils et filles de la terre, en recherche spirituelle, en equilibre avec nous-memes et notre environnement. Pas d'alcool, pas de drogues mais de l'harmonie, une alimentation plus que saine et de bonnes ondes.
Parfois quelques discussions, attitudes choquent nos esprits "scientifiques", mais les echanges se deroulent sur une telle base d'ecoute et de tolerance qu'on peut mener loin nos raisonnements. Nous qui trouvions que notre voyage manquait de spirituel, nous voila servis! Imperceptiblement, nos esprits s'aiguisent, nos opinions evoluent.

La piece commune et la cuisine. Pas d'eau courante ou d'electricite et la cuisine au bon vieux feu de bois!
la maison commune, au bord du rio a l'eau si fraiche.

Au quotidien, c'est le rythme des poules, lever tot, a l'appel de la conque. Petit dejeuner frugal fait de quelques fruits pour partir travailler tot dans les champs, avant les grandes chaleurs. Le but de la communaute serait, a terme, d'etre auto-suffisante grace a la permaculture. Ce qui est loin d'etre gagne quand personne n'est paysan et ne travaille toute la journee au champs... Actuellement ils produisent bananes, yuccas (sorte de manioc), ananas, cacahuetes et un peu de mais. En fin de matinee, c'est le dejeuner proprement dit, porridges, fruits,... succulent (mais vegetalien, sans sucre, graisses et sel, ce sont de nouveaux gouts). L'apres-midi, entre 2 plongeons dans la riviere, c'est des travaux plus legers, a l'ombre de la maison. Enfin, derniers repas avant la tombee du jour et l'attaque des moustiques.
Chacun participant comme il peut a la vie communautaire, on s'est atteles au problemes d'eau. Pour potabiliser l'eau du rio, on a developper un systeme unique de filtrage composite post floculatoire a filtres tri-couches a action carbonique activee (et pas besoin d'un doctorat outre-atlantique pour ca!). Comprenez un empillement de bouteilles en plastique. Mais a la pointe de la technologie! avec charbon actif et floculation avec de la cendre recuperee de la cuisine! C'est pas pour faire les malins, mais ca marchait assez bien.
Pas d'obligations ici, on travaille , on participe financierement parce qu'on le veut. Beaucoup de passage, ici les gens restes pour une soiree ou pour des annees.

La vie dans la selva c'est beaucoup de petites bestioles. parfois sympathiques (ou pas). des papillons magnifiques aux insectes venus tout droit de l'espace:
Ce que vous ne voyez pas, ce sont les termites mageant les maisons, les fourmis s'inserant partout, des minuscules aux monstres, les moustiques organisant des assauts au lever et coucher du soleil (encore que ici ca allait, sauf pour Nathalie qui semblait refaire sa varicelle), les serpents corail (mais oui, vous savez, ceux qui sont dans les plus dangereux du monde...). Mais ne vous inquietez pas, on s'en est sorti sans trop de casse. les boutons de nat disparaissent et mon entaille de machette sur la jambe cicatrise tres bien.

Petit apercu de la selva. La foret est, contrairement a chez-nous, verticale. Lianes, plantes poussant sur les arbres, bref, c'est dense.

Aprem bracelet pour nat avec Arnaud, un parisien plus que sympathique.

Un autre Arnaud, un autre francais, a l'origine de la communaute. Depis 10 ans au Perou, venu y apprendre la medecine traditionnelle aupres d'un chaman. Ayant d'abord achete le terrain et installe un centre de ceremonies avant de voyager a travers l'Europe et de decouvrir le mouvement rainbow. Pour enfin revenir et creer une communaute.

Dejan... Comment vous expliquer aussi? Un serbe, ayant vecu en Autriche, fait la guerre au Kosovo, suivi des formations de masseurs, vecu sur une plage en Inde avant de prendre de l'Ayahuasca et sentir que sa vraie place etait en Perou.

Et ce n'est qu'un resume, sans vous parler de Marion, nouvelle dans la communaute, ancienne responsable marketing pour une chaine de vetements a la reunion avant de tomber amoureuse de l'endroit et d'Arnaud. Ashi, suisse, la cinquantaine, ancien expert en assurance, Vanessa, espagnole pimpante et parfois un peu enfantine, Fermin et Kriss, vivant dans une communaute en Espagne avant de se lancer dans le voyage permanent, et tous les gens de passages, Arnaud, Jean, Nicolas, Elisa, nous...

Elisa, italienne restauratrice d'oeuvre d'art, peignant une carte du lieu.

Avant de partir, nous nous retouvons quasi tous a Iquitos pour 3 jours. L'occasion de savourer des pates salees, de troquer l'argile pour le shampoing et le savon... Mais le rio nous manque deja!
Marion en plein cours avec Arnaud

Sacree bouffe de pizzas par Elisa et le plaisir de retouver un four...

Puis vient le temps de reprendre la route, ou plutot le fleuve, direction Yurimaguas. Une chose est sure, l'esprit evolue par bonds, parfois tres grands et que l'on a maintenant l'agreable impression de n'etre plus tout a fait les memes qu'avant.

Ayacucho-Lima-Iquitos

Apres Choquequirao c'est une grande traversee jusque Lima ou notre avion nous attend. En chemin nous nous arretons a Ayacucho. Sur une carte ca peut paraitre un saut de puce, mais a force de terre et de tournants, c'est au bout de 16 longues heures et a une folle moyenne de 30 km/h que nous arrivons enfin. Heureusement que les paysages andins sont magnifiques (parce que les clips peruviens en boucle...)! Ayacucho, derniere ville des andes, tres touristique mais seulement pour les peruviens, pleines d'eglises et d'universites. C'est d'ailleurs dans l'une d'elle que ce cher Abimael Guzman etait prof avant de fonder le sentier lumineux. Bien que rien n'y paraisse, au fil des discussions on realise que toute la region, alors bastion du terrorisme, reste profondement traumatisee et les communautes devastees par cette periode.
Cette fois ci, on quitte vraiment les andes, les hauts plateaux, ses peuples, apres 3 mois, une page se tourne. Petit a petit les montagnes s'aplanissent, les cactus apparaissent, les rivieres s'assechent et c'est en plein desert que nous atteignons la cote, direction Lima.
Visite eclair du centre de Lima, de toute facon on repassera.

Juste le temps de faire quelques courses et de remettre les pieds en pleins dans la consommation a grande echelle! que du bonheur!

On recroise une forme de tourisme urbain bien particuliere, les asiatiques sympathiques et leurs baskets hi-techs, vivant dans les hotels et ne semblant frequenter que les grandes capitales! Le contact est toujours difficile.
Enfin notre avion pour Iquitos. Survoler les Andes c'est pas la meme limonade que les Alpes!

Dernier apecu des hauts plateaux

La premiere impression en arrivant a Iquitos sont la chaleur et la moiteur. Mais aussi la simplicite et la sympathie des gens. L'atmosphere y est tres particuliere, la ville semble un petit monde en soit et pour cause, c'est la plus grande ville au monde n'etant pas reliee par la route. L'avion, cher, ou le fleuve, long, en sont les seuls acces.
C'est pour nous comme un second depart, un voyage dans le voyage, tout, ici, etant tellement different a ce dont nous nous etions habitues. Bref, ca nous fait beaucoup de bien, nos sacs semblent plus legers, nos chaussure moins usees et chaque coin de rue, une decouverte. D'ailleurs, coulant derriere la ville, l'Amazone mythique! une destination en soit. Ce n'est pour lui que le debut du voyage, mais a cote de notre Meuse, c'est deja un sage.
Nous prenons un peu de temps pour visiter la ville avant de rejoindre une communaute a une 50aine de km.

Ici les voitures sont rares et ce sont les motos-taxis qui font la loi. Les rares bus sont en bois et sont des camionnettes transformees.

Petite visite en canoe dans Belem, quartier d'Iquitos flottant sur le fleuve

Mais le plus etonnant a Belem, c'est le marche, ou nous passons une grande partie du temps. Ici, tout se vend, des fruits inconnus, aux singes et viande d'alligators et de tortues...

jeudi 27 mai 2010

Iquitos - Amazonie

Et oui, ca fait longtemps, desolee mais au milieu de la jungle, les connections se font rares...
Nous sommes arrives a Iquitos il y a maintenant 2 semaines, apres un bref passage par Lima.
Fideles a nos habitudes pseudi-nomades, on s'est arrete 2 semaines dans une communaute rainbow aux portes de la jungle. Experience plus qu'interessante a tous points de vue. Maintenant nous sommes sur le depart, 3 jours de bateau jusqu'a Yurimaguas. La, promis, nous metterons quelques photos! Ici, ville perdue au milieu de l'amazonie reliee uniquement par voie aerienne a la civilisation, on vous laisse imaginer la qualite de la connection...
A tres bientot!

jeudi 6 mai 2010

Choquequirao

Le temps commencant a nous manquer, nous devons de plus en plus souvent faire des choix difficiles... Machu picchu? Oui, non? Merveille du monde ou pas, ce sera sans nous! Nous y preferons un parcours alternatif, Choquequirao, bien moins connue mais consideree comme la soeur sacree du Machu. Le Machu a de quoi faire fuir, tout d'abord par son tourisme de masse opressant (2000 visiteurs par jour, deja Cuzco bat des records, plus de gringos que de peruviens) ensuite par la gestion honteuse de ce site. Cuzco et le Machu son desormais des attractions touristiques (hotels, restos, belles pierres) gerees par des investisseurs europeens et chiliens. Ce qui ne profite qu'a eux et au gouvernement corrompu. La region de cuzco reste une des plus pauvre du Perou! De plus l'acces au Machu, c'est un train de 4h, appartenant aux chiliens, a 80 euros! Pas d'autre acces, ou marcher le long des rails. Et l'entree du Machu, on a meme pas ose regarder! Ca fait beaucoup a accepter, surtout sachant que le Perou regorge litteralement de sites spectaculaires.
Nous partons donc pour Choquequirao, citee contemporaine au Machu, perdue dans la cordillere Villcabamba, dernier bastion de la resistance inca. Ce site a ete decouvert en meme temps que le Machu en 1910, mais a ete considere comme mineur, la plupart n'etant pas ete mis a jour et l'architecture consideree comme moindre. Le site est reste plus ou moins ignore jusqu'en 94 et a retrouve sa juste importance grace a une expedition menee par Gary Ziegler. Il explique la difference d'architecture par la nature differente des roches a disposition et relance l'interet des archeologues. Aujourd'hui il reste encore beaucoup a decouvrir, seul 30% du site est restaure (vivement le prochain incendie!).
Apres le siege manque de Cuzco par Manco inca (qui a bien failli casser la gueule a tous les espagnols), les derniers incas ont du se retirer dans cette region reculee et difficile d'acces. Choquequirao fut donc le dernier centre de la culture et de la religion inca (jusqu'a ce qu'ils buttent Manco Inca). Similairement au Machu, la cite fut abandonnee et jamais decouverte par les espagnols. Le site est tres peu touristique, car on ne peut y acceder qu'a pieds, 2 jours de marches, 3000 m de denivelle cumule (on comprend pourquoi les espagnols ne l'ont pas trouve!).
Pour ne pas louer de mules, nous partons de Cachora avec un sac minimaliste. Ce qui n'a pas empeche le sac de Nat de peter apres 30 min de marche... Merci Decathlon pour tes nouveaux produits! Mais il en faut plus pour nous decourager, un peu de fil, une aiguille et c'est reparti.
Couture de bretelles, MacGyver lui-meme en serait vert de jalousie!
Le premier jour, le chemin est plus ou moins facile, 10 bornes en pente douce jusqu'a un col a 3000, redescente abrupte a 1500 pour passer la riviere, puis...
Pause dejeuner (on se debarasse des boites de poissons pesant trop lourd) Des generations de consanguinite, les chiens sont devenus fous!
Puis, le 2e jour, c'est 1500 m de remontee. Sauf que ces cons d'incas n'ont pas compris le principe des lacets: si la pente du chemin est de plus de 20 degres, c'est pas trop utile (ou etait-ce un piege pour les espagnols? Qui sait!): 5-6 heures de soufrances. Bref, pour nous preserver, et le temps etant avec nous (brouillard) nous allongeons la premiere journee jusqu'a la moitie de la montee. On souffre, on transpire, on croise des americains qui descendent "brave soul! brave soul!" "C'est trop dur, on a louer des mules pour redescendre!" vu leur gabarit de joueur de rugby, Nat desespere, merci, heureusement qu'on vous croise!
Premier bivouac. Puisqu'on est les seuls a le faire sans mules, a la dure et qu'en plus on se trimballe du vin, les peruviens nous ont a la bonne, on recoit un super accueil.
Le deuxieme jour, apres l'autre moitie de la montee (ouf!), le site nous apparait sur l'autre flanc.

Ce que vous ne voyez pas, c'est le site sur la crete et de l'autre cote...

Pour frauder tant qu'on peut, on paye l'entree avec notre vrai fausse carte d'etudiant faite a Cuzco, nous sommes maintenant etudiant de l'ULG en Arizona. (on voulait mettre "Solvay Business School, Brussels" mais, sur le moment l'inspiration nous a manque...)

Nous partageons le camping avec 3 americains et leur armee de muletiers. Ce n'est qu'unpeu plus tard que nous realisons que l'un d'eux n'est autre que Gary Ziegler, l'explorateur, revenant sur le site 15 ans plus tard. Nous qui etions decu du peu d'informations qui existait sur le site, nous voila servi! Et oui, on a de la chance, beaucoup, beaucoup, beaucoup (qui brule des cierges pour nous a Ste Gudule?). Il nous prete un manuscrit reprenant ses notes de terrains, le recit de ses expeditions... C'est un vrai explorateur, un peu archeologue, decouvrant des citees perdues a la indiana jones, hyper impressionant!

En plus de l'aprem, nous avons toute la journee du lendemain pour visiter le site. Car il s'etend sur la crete et sur les deux flancs de la vallee et chaque partie valant la peine. Et si c'est pour en chier pendant 2 jours, autant en profiter!

On fait des efforts de pose pour vous!

Le site, vue de la partie superieure. Le bout de la montagne en face a ete tronquee pour en faire une plateforme ceremoniale

Vue de la plateforme. (la photo d'avant c'est en face, pour les perdus)

La place principale

Encore! au loin, c'est un canal de drainage venant des pics enneiges

Descente vers les fameuses terrasses aux lamas. la nature change enormement d'un versant a l'autre. Seule une petite partie est degagee.

Les lamas avancant sur les terrasses. Le debut du cinema. Beaucoup d'influence Chachapoyas (civilisation du nord) dans l'architecture. On devrait y passer, on pourra verifier!

En remontant, on trouve un machete perdue par les travailleurs, ce qui nous permet de nous tracer notre chemins dans les terrasses enfouies.

Sur le secteur de la cascade. Pas facile de rendre compte de la grandeur du truc! les terrasses sont encore cultivees par les locaux.

En contre-bas du site, il y a encore autant de terrasses a decouvrir, perdues, enfouies sous la vegetation! C'est comme un reve de gosses, on est explorateur de citee perdues pour une aprem!

l'escalier et terrasses perdus

C'est pas au Machu ou on ne peut meme pas rentrer avec un baton de marche ou toucher les pierres qu'on aurait pu vivre ca!

En passant, on recolte quelques epis de mais, comme nous l'a propose un gars du coin, puisque de toute facon ils se font boulotter par les perroquets.

Le mais ici, c'est pas tout a fait la meme chose.

Puis ca donne une chouette couleur a la soupe!

Pour le retour, il existe un autre chemin que celui de l'aller, tres peu frequente car les mules ne peuvent pas l'emprunter. On change ainsi de vallee, le chemin n'est pas plus facile, mais etant une decouverte, c'est moins demoralisant. La nature que nous retraversons est aussi magnifique qu'a l'aller. Pour ceux qui s'interroge, non, on ne se lasse pas de voir condors et colibris. Par contre on se serait bien passe des mygales, des serpents et des scorpions (mais il parait qu'ils sont pas dangereux, a l'aise!). Le site est aussi repute pour sa grande diversite d'orchidees:

Un de ces arbres digne des contes de fees

Cuzco

Nous entrons au Perou par un de ses joyaux, Cuzco, l'ancienne capitale de l'empire Inca. Tadam! La ville est aussi riche que Rome, la splendeur de son histoire se rencontre a tous les coins de rue. On y passe un peu pour des extra-terrestres, on y reste que 3 jours et de plus, sans aller au Machu Pichu!
Revenant de la Bolivie, le choc est important mais, on ne sait pas trop a quoi s'en tenir: c'est juste Cuzco ou tout le Perou? Voitures privees, poubelle dans les rues, hotels de luxe, supermarches (et ca c'est vraiment un choc apres 2 mois sans l'ombre d'un rayon ou d'une caissiere)...
La politique touristique de Cuzco etant clairement mafieuse, pire que l'Italie, nous nous limitons a la ville meme ("Limiter" n'est pas vraiment approprie). En gros, pour voir un des sites aux alentours, il faut payer un Boletto turistico, hyper cher, qui ne devient avantageux que si on va voir TOUS les sites... Au moins une semaine...
Cette photo resume bien Cuzco: fondations incas, riche batiment colonial et aubette a touristes! Pour bien marquer le coup les espagnols se sont vraiment donnes, la ville deborde d'eglises somptueuses. Ils ont entrepris, ici, un reel genocide culturel, poussant le vice jusqu'a recouvrir l'interieur d'eglises de miroirs pour attirer les indigenes...
Au programme visite de musee, dont le magnifique musee d'art precolombien, presentant des pieces archeologiques comme de reelles oeuvres d'art modernes, plutot que comme pieces d'archives, tres deconcertant et hyper interessant.
Vue sur les toits de Cuzco (tiens, mais ou sont les toles ondulees boliviennes?)

La Plaza de Armas

Nous passons par Quorikancha, ancien centre religieux de l'empire inca. On y venerait la lune, les etoiles, l'orage, l'arc en ciel, mais surtout le soleil. Les murs (fondation du monastere) etaient recouverts d'or, les terrasses en contre-bas, plantees de mais d'or et d'argent massif lors de rite a la fertilite et de lamas de la meme matiere, bref, les espagnols se sont empresses de tout fondre et d'y construire une bien belle eglise pour sauver l'ame de tous ces paiens.


Les murs (ou ce qu'il en reste) du palais imperial. Les peruviens sont fiers de dire que ces fondations ont resistes a tous les tremblements de terre, contrairement a ces merdes coloniales. Mais bon avec des murs d'1 metre d'epaisseur, fait de blocs de plusieurs tonnes joints par des ancres metalliques coulees dans la masse, le tout en trapeze pour une meilleure assise, heu, franchement, ils auraient meme pu essayer quelques bombes atomiques. On a pas voulu les vexer en leur demandant si ils mettaient parfois des fenetres!

Si nous etions tant presses a Cuzco, c'etait pour se rendre au plus vite a Abancay, depart du chemin pour Choquequirao...

Bolivie: fin

Maintenant que nous quittons LaPaz et la Bolivie (apres le passage eclair sur le lac Titicaca)...
Avant d'y mettre les pieds, ce pays nous effrayait un peu et, apres y avoir passer un peu de temps, nous sommes tombes sous le charme! C'est le pays le plus pauvre et le moins occidentalise d'amerique du sud, en venant du Chili, c'etait un reel choc. Dans ce pays nous sommes "gringo" et "gringa", les gens nous regardent et on se sent vraiment etranger. Pourtant l'accueil qu'on y a recu a toujours ete courtois voir hyper chaleureux. On ne peut pas, ici, se comporter a l'occidentale, le contact avec les gens demande un effort, une adaptation constante a cause de ce goufre culturel. C'est fatigant, mais tellement interessant, ca nous pousse a la reflexion, sur nous, sur nos contacts humains chez nous, sur nos societes.
Dans notre conception du voyage, nous ne nous sommes pas nourris, ici, de paysages, nous avons finalement tres peu bouges, mais de rencontres, d'echanges, de chocs de vie. Sur ce plan, la Bolivie est un paradis! Autant pour les boliviens que pour les voyageurs que nous y avons rencontres, car ici, voyager n'est pas facile et le tourisme bete et mechant (ainsi que les touristes betes et mechants) est tres peu present et s'evite facilement. De plus, nous avons eu la chance de discuter avec Stani, vivant ici depuis 30 ans, qui nous a enormement appris sur les boliviens, la culture andine, leur mode de vie et leur conception des choses.
Avant de quitter la Paz, nous nous perdons quelque temps dans le marche artisanal.
Derniere photo de La Paz, ou, finalement, nous avons passe pas mal de temps. Ces fameux bus dont on reve de s'en faire un van.
Maintenant que nous quittons la Bolivie, nous sommes de plus en plus serres entre les avions, la date du retour se profile doucement a l'horizon... Le temps commence a nous etre precieux et nous quittons cette insouciance temporelle qui accompagnait nos transhumances au Chili et en Bolivie...

Lac Titicaca

Avant de quitter la Bolivie, Passage par le lac Titicaca, "plein d'energie cosmique", "lieu de naissance du soleil pour les incas", bref, passage oblige. Cote bolivien? Peruvien? Les 2 plans ont l'air bons, on hesite jusqu'au dernier moment pour finir par choisir le cote bolivien et l'isla del sol... Peut-etre on ne voulait pas se resoudre a quitter la Bolivie, c'est au fond notre derniere frontiere! Bref passage a Copacabana, ville sacree pour sa vierge. Les gens viennent de toute la Bolivie pour se faire benir, eux, leur societe ou leur voiture! au detour d'une ballade on arrive au lieu sacre, allignement de petite table ou les pretres andins benissent, predisent l'avenir aux familles presentes. On observe le manege, predictions, fumees sacrees, dons de biere a la Pachamama, le tout sous la croix du christ, curieux melange! Postes bien respectueusement en retrai (pas de photos!), se mefiants des boliviens se saoulant joyeusement, nous sommes finalement invites a partage la biere et la coca d'un groupe de chocolatier d'El Alto venant annuellement s'attirer les benedictions de la vierge de Copacabana sur l'entreprise.

Les fameuses 3 croix de la fameuse cathedrale de Copacabana

Sur les hauteurs, les lieux de culte


La baie de Copacabana le soir

Le lendemain, direction l'isla del sol, 2h de traversee a du 2 noeuds... Le nord etant bien moins touristique, c'est la que nous acostons. au programme, repartir le lendemain du sud car, bonheur, le camping est autorise partout sur l'ile!

vue sur la baie de Challapampa. C'est beau, mais on a teste pour vous: l'eau est vraiment tres froide...

Ce lac est assez deconcertant, on se croirait a la mer, sauf qu'on est a 3600 m d'altitude, au pied de la cordillere et que l'eau est douce... Ce qui donne des paysages et des impressions etranges!

Vue de nuit de notre endroit de camping, qu'on partage avec une bande d'argentins bohemes et d'un francais un peu fou. Chouette soiree autour du feu a decouvrir les chants argentins et colombiens.


Puisque vous voulez absolument des photos de nous... Le matos commence a souffrir, nouveau bonnet (artisanat au crochet maison) en alpaga, nvlle chemise a 75 cents, nouveau pantalon de l'armee itallienne aussi vieux que moi et sac de romano avec petites plantes pour le the.

Toujours les cultures en terrasses pour des paysages aux allures de cote d'azur (sauf que les yacht sont en bois)


Cliche touristique: les fameux bateaux en roseaux tresses, typique du lac, transformes en promene-touristes.

Retour a Copacabana pour prendre un bus de nuit pour Cuzco, termine la Bolivie, on ne sera pas nostalgique de tes bus!